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Notre blog

Au bon endroit avec Y4Y

Publié le 24 octobre 2022

Le blogue « Au bon endroit » présente une série d’articles du projet COM-Unity mettant en vedette des conversations avec nos partenaires. Au cours de chaque conversation, nous essayons de mieux comprendre comment l’appartenance prend forme au sein de leurs communautés. Nous cherchons aussi à comprendre l’influence que les lieux que nous habitons exerce sur nous, et comment nous les influençons à notre tour.  

  

Partie 4 : les approches intersectionnelles

avec Chloe Rodriguez, coordonnatrice du projet COM-Unity « You Are Here: The Belonging Project », en partenariat avec Youth 4 Youth Québec.

 

Source d'image: le site web Y4Y

 

La conversation d’aujourd’hui a lieu avec Chloe Rodriguez, coordonnatrice du projet COM-Unity « You Are Here: The Belonging Project », en partenariat avec Youth 4 Youth Québec. Ce sont de jeunes ambassadrices et ambassadeurs culturels qui sont au cœur de ce projet (ayant vu le jour il y a maintenant trois ans). Partout au Québec, ces jeunes travaillent en dehors de leurs communautés d’origine afin d’organiser des activités et des événements culturels pour d’autres jeunes anglophones. Le programme est conçu pour favoriser le leadership chez les jeunes, et par cet intermédiaire, renforcer un plus profond sentiment de communauté et d’appartenance, en plus de faire en sorte que les jeunes se sentent chez eux dans la province.  

En abordant ces questions, Chloe met l’accent sur le fait que pour les jeunes ambassadrices et ambassadeurs culturels, l’identité va bien au-delà du simple fait d’être anglophone. Elle insiste également sur l’idée que pour renforcer véritablement un sentiment d’appartenance, les jeunes doivent ressentir que peu importe là où ils ou elles se trouvent, leurs identités intersectionnelles sont comprises et bien accueillies.  

La conversation a été traduite, et modifiée pour des raisons de concision.

  

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COM-Unity : Nous aimons toujours commencer par discuter du « lieu » en demandant à nos partenaires de décrire concrètement et en détail le lieu où ils se situent. Votre projet s’appelle « You Are Here » : où est ce « ici » pour vous, et pour Y4Y? 

Chloe Rodriguez : Le bureau de Y4Y se trouve juste à la limite entre les quartiers Westmount et Notre-Dame-de-Grâce, sur la rue Sherbrooke à Montréal. C’est un tout nouvel espace. Nous y avons emménagé il y a un ou deux ans, et puisqu’il n’a pas été beaucoup utilisé en raison de la pandémie, il est impeccable, encore tout neuf... il n’y a rien sur les murs et l’ameublement de bureau est parfait.  

  

C-U : Il semblerait que cela ne te convienne pas vraiment... 

CR : Oui, je veux dire, c’est un lieu professionnel, mais là cela paraît un peu TROP professionnel! En juin dernier [pour la rencontre générale annuelle 2022 de Y4Y], nous avions décoré l’espace et c’était très beau. Nous sommes un organisme de jeunes pour les jeunes, donc nous avons pensé qu’il serait bien que l’espace ait une énergie s’apparentant plus à celle d’un « espace communautaire », par exemple en affichant des œuvres d’art de jeunes artistes étant passés par là. Nous savons assurément dans quelle direction nous voulons aller.  

  

C-U : Je comprends. Les lieux devraient correspondre aux personnes censées les utiliser et les mettre à l’aise! Il semblerait que le projet « You Are Here » soit également le reflet de cette philosophie; donner la priorité à l’expérience des jeunes, quelle qu’elle soit. Comment avez-vous choisi les autres lieux au sein desquels se déroule le projet à travers la province?  

CR : Cette année, il y a Montréal, Gatineau, Québec et les Cantons-de-l’Est. L’un des objectifs principaux de ce projet est de créer un plus profond sentiment d’attachement et de communauté au sein des communautés anglophones. Bien qu’il ne fasse aucun doute sur le fait que cela soit nécessaire ici à Montréal, je dirais que ce besoin se fait davantage ressentir en dehors de cette métropole, et là où les communautés anglophones sont peut-être moins représentées ou plus susceptibles d’être isolées.  

C’est pourquoi nous avons créé [You Are Here] The Belonging Project : les jeunes anglophones rassemblent leur communauté de façon plus cohésive en organisant des événements. Tandis que nous faisons cela à l’échelle de la région puisque chaque jeune ambassadrice culturelle ou ambassadeur culturel travaille dans sa propre région, nous créons aussi un réseau, car l’ensemble de ces jeunes se connaissent et se retrouvent dans la même situation, créant un sentiment de solidarité entre les différentes régions. Un plus grand sentiment d’attachement entre eux et pour les endroits qu’ils considèrent comme chez eux se développe aussi. 

  

C-U : Donc, au fond, le projet invite ces jeunes ambassadrices et ambassadeurs culturels à devenir des organisateur.trice.s communautaires! Qu’est-ce qui, dans ce genre de rôles de leadership, renforce le sentiment d’appartenance chez les jeunes anglophones? 

CR: Quand nous parlons du renforcement de la conscience communautaire chez les jeunes anglophones, ce n’est pas forcément uniquement en définissant des paramètres comme « c’est un événement anglophone uniquement, c’est tout ce que c’est ». Ce qui m’a vraiment attirée dans ce projet, et ce à quoi j’espère parvenir, c’est le fait d’adopter une approche particulièrement intersectionnelle dans notre travail avec ce groupe de jeunes anglophones. Leur identité ne se résume pas seulement au fait qu’ils et elles parlent anglais. Il y a des jeunes qui veulent faire des choses qui mettent en lumière les communautés immigrantes dont ils et elles proviennent, d’autres qui veulent parler de l’univers queer. Le fait d’être de jeunes anglophones au Québec est au cœur du projet, mais je veux que nos jeunes ambassadrices et ambassadeurs culturels sentent que toutes les facettes de leur identité sont acceptées. J’ai l’impression que cela occupe une place centrale dans la création de l’appartenance puisque le fait de faire partie d’une minorité linguistique est une chose, mais je suis certaine qu’il y a d’autres sortes d’espaces que les jeunes ambassadrices et ambassadeurs culturels peuvent créer pour eux-mêmes et leurs communautés.  

  

C-U : Donc, développer le concept de l’appartenance pour refléter qui est la personne dans sa globalité, et pas seulement une facette de son identité. Ce raccourci est fait facilement au Québec, en raison de l’histoire de la province. Mais nous passons à côté de beaucoup de choses quand nous faisons cela.  

CR : Quand nous parlons des anglophones au Québec, je pense que nous avons pris l’habitude de les associer aux anglophones historiques, qui représentent une grande partie de la population, mais il y a tellement d’autres personnes qui appartiennent à cette catégorie de population. Pour moi, nous ne devrions pas seulement nous demander : « Respectons-nous l’héritage et l’histoire des Québécoises et Québécois historiques? », mais aussi : « Comment, en tant que société, accueillons-nous ceux qui viennent d’ailleurs au Canada, ou de l’étranger, pour s’installer au Québec? ». Donc l’appartenance c’est aussi se demander : « Sommes-nous une société accueillante? Sommes-nous une communauté accueillante? ». 

J’ai l’impression que l’un des objectifs de ce projet, mais aussi de l’organisme Y4Y dans son ensemble, est d’essayer de faire en sorte que les jeunes anglophones restent au Québec, car beaucoup d’entre eux et elles partent pour des raisons socioéconomiques. Notre objectif est de bâtir des communautés au sein desquelles les anglophones disposent de l’assurance et du soutien nécessaires pour devenir bilingues, ressentir qu’ils font partie de la société québécoise et avoir le sentiment qu’ils peuvent rester ici. Surtout s’ils considèrent le Québec comme chez eux, qu’ils viennent d’ici ou qu’ils viennent d’y emménager. Nous voulons donner à ces personnes la possibilité de dire qu’elles sont chez elles au Québec et de se sentir pleinement acceptées. Qu’elles peuvent exister ici. 

 

Vous trouverez des informations sur le projet de la 3e année de COM-Unity en partenariat avec Y4Y sur le site de COM-Unity, ici, ainsi que sur le site de Y4Y, ici.

N’oubliez pas de suivre notre initiative et Y4Y sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer des projets de notre 3e année! 

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